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L’art de la fugue (Le canard enchainé)
mardi 27 août 2024, par
Elle n’est plus toute jeune. Elle vit seule dans une maison vosgienne aux allures de vaisseau spatial renversé, mais son « vieil amoureux », qui habite au bourg, monte souvent la voir.
Il se tient dans l’ombre, la regarde « dormir à moitié » - elle, « sa Dulcinée rayonnante et flétrie ». Elle l’adore, bien sûr, mais quelque chose lui manque.
Et puis, un jour, un double éblouissement la frappe. Un homme, d’abord, un pianiste renommé, « un homme de l’Est » dont une amie lui a parlé. Ils se sont écrit, il a promis de « faire un saut », tantôt, entre deux tournées.
Il arrive un matin d’hiver.
Il voulait repartir le lendemain : une tempête de neige l’en empêche. Pas grave : il y a un Steinway à l’étage, « d’un noir tombé de l’infini ».
Il attendra donc. L’hôtesse jubile, célèbre « la merveille d’avoir sous (son] toit une sorte d’animal fabuleux en lien direct avec l’univers des sons ». Dix jours durant, elle va tenter de percer le mystère de sa musique, de sa présence. Romance tardive ? Non, c’est plus profond, plus essentiel : une fugue. Ces deux-là se retrouvent là où la vie se passe de mots - entre les lignes de ce conte féerique.
Dans un temps plus étiré, un autre miracle éclot, « une sombre aventure enchantée ».
Fabrice Colin